30 Novembre 2018
je ne sais plus comment s'est faite notre rencontre
chacun vers le passé nous tendions l'horizon
n'y voyant que la brume de ces laissés-pour-compte
qui nous ressemblaient tant, portant notre blason...
le chagrin nous suivait comme une valise les jours de train
et tu semblais moins prompt aux adieux cousus main,
employés à temps plein de la misère humaine
nous nous sommes accueillis quand la coupe était pleine...
nous avions pour souci le devenir des autres
ne tenant pas rigueur de tous leurs soubressauts,
nous voulions simplement nous tenir en apôtres,
en dévôts de l'amour les cacher des assauts...
nous nous sommes reconnus de poèmes en poèmes
et d'un cahier à l'autre nous avons avancé
pensant que l'alphabet ne pouvait pas tracer
ni les guerres ni les peurs ni la honte ou la haine...
alors nous nous sommes crus d'honnêtes paroliers
écrivant de nos encres des solitudes différentes
nous avons fait un trait sur les ornières sur les sentiers
ne faisant demi-tour que pour des voies plus lentes...
je ne sais pas comment nous quitter nous rejoindre
tous ces moments s'oublient et se fusionnent en un instant,
ils s'entremêlent en un brasier où le soleil veut poindre
pour puiser les atomes qui nous unissent à contre-temps...
in Un Embryon en embuscade, Les Racines et les ombres
Avril 2009