13 Juillet 2020
Un jour les hommes quitteront leurs peaux de haine
La race humaine ne se reconnaîtra plus
Les visages seront des empreintes d’éternité
Et les corps des outils entre les mains du temps
Un jour on se dénudera le cœur
On se dépouillera l’âme
Ôtant les immondices qui gisent à la surface
L’homme intérieur révèlera sa vérité
Celle qui colle aux os dans les belles agonies
Celle qui demeure dans le dernier râle
Cette vérité fragile que tout un jour verse une larme
Un jour la couleur ne sera plus un signe de ralliement
Les frontières auront tu leurs augures
Le message de la vie ne sera plus d’être conforme
Mais d’avoir les traits de la nuit
Cette nuit sans contraintes et libre de tout
Cette nuit où toutes les lignes sont confondues
Où les regards ne discernent plus les différences
Où seul le noir de l’inconnu prend place pour juger des lumières
Un jour les hommes retrouveront le calme de la genèse
Le paradis perdu à l’origine
La langue des peuples sera le ciel et la terre en même temps
On habitera sans imposture dans un pays sans limites
Cette planète promise où toute vie aura
Un goût de présence en soi et non de fuite
Un jour les hommes diront les oiseaux infinis
Et l’infini lui-même viendra cueillir la vieillesse
Le jour sera multitude contractée en un instant
Le temps n'en finira plus de s’éteindre
Et la mort jamais plus n’amputera la vie.
in Les Psaumes consumés
Avril 2019