23 Janvier 2019
à l'écorce du rêve
la forêt est comme un épilogue
sous la lune les effluves de sève
enlacent les pirogues
effilées sous le ciel humain
elles fendent les flots voilés
les hommes dans la brume inondent leur chemin
de feu et d'eau écrits en ce monde avalé
le turquoise des mers
reculant jusqu'à sa genèse
les hommes pagaient le coeur amer
et la nuit défendue enlisée dans la glaise
dans la baie hawaïenne
l'arbre creusé se vide de son aube
en sa peau dure de nouvelles veines
irriguent ses naufrages que les rives dérobent
dans les sillons du soleil élaguant le chaos
la jungle épaisse tutoie le littoral
et sur ces quais de vent tiède s'amarrent les praos
ancrant à leur mémoire l'abandon pastoral
et comme ses murmures le bois geint dans la nuit
l'eau ruisselant sur ses flancs pâles
tout se consume et tout s'enfuit
les filets sont jetés à l'abord boréal
le silence s'y glisse près des raies alanguies
et des coraux salins aux heures abyssales.
in Le Labour des étoiles
Mars 2018