Flashback - Paupières industrielles

je vous aime et pourtant c'est vraiment très peu dire

je vous ai dans le sang, vous m'avez vu grandir,

vous êtes dans mon corps, vous membranez mes veines

et l'air de mes poumons est celui de vos peines...

c'est vraiment très peu dire je vous aime et pourtant

vous grandissez en moi sur les bordures du temps,

malgré vents et ténèbres, malgré souffrances et larmes,

vous essuyez mon coeur dans le gris de vos charmes...

je vous aime je le dis et ce n'est pas qu'un peu

je vous ai dans les mots qui griment mon visage blême,

vous êtes l'encre sûre qui noircit mes poèmes

et l'ombre du soleil qui se couche en mes yeux...

oui vraiment je vous aime et ce n'est pas qu'un jeu,

je vous ai dans mon coeur, vous circulez en moi,

vous irriguez mon âme comme la sève puisée du bois

je vous ai je vous aime au-delà des aveux...

c'est vraiment très peu dire et pourtant je vous aime,

à vous blottir en moi je ne vois de problème,

une fois le jour enfoui les rôles sont inversés,

je vous suis un peu plus comme un passant mûri par le passé...

je vous aime et pourtant c'est vraiment très peu dire

je vous ai devant moi fardés de souvenirs,

vous êtes dans ces lignes, vous construisez mes pennes,

vous êtes la serrure à fermer sur ma haine...

je le dis je vous aime un peu plus chaque jour

la lune est aujourd'hui un pleur teinté d'amour

que je laisse à vos soins en guise de signature,

je vous aime pour la vie et c'est une aventure...

in Visages dépolis, Le Miroir objectif

Septembre 2011